[Tinker et Aryka] Second départ pour l'Enilats III

De nombreuses choses coulaient sous la surface. Aryka ne pouvait pas savoir avec certitude si l'ancien capitaine de l'Enilats III allait s'en sortir. Tout dépendait de ce qui restait en état dans l'infirmerie, du temps dont Akertas disposait, de la capacité de ceux restant là-bas à prendre en charge ce genre de dommages... Elle devait bien se l'avouer, la jeune femme était légèrement inquiète. Elle appréciait cet homme. Quelque part, il incarnait ce qu'elle était venue trouver chez les pirates. La liberté. C'était peut-être un chef, notion avec laquelle Aryka ne s'entendait guère, mais il lui semblait qu'il devait être bon. Il semblait avoir une certaine éthique, et pour cause... le code de la piraterie venait de Vegas. C'était quelque part ce qui leur donnait un but, ce qui en faisait plus que des animaux attirés uniquement par l'appât du gain, l'alcool et les autres plaisirs. Elle n'avait rien contre tout cela en tant que passe-temps - du moins pour les autres -, mais elle ne pouvait le concevoir comme une fin en soit. Il fallait autre chose, une véritable idée, une véritable gloire... La vérité est sur Sparte lui avait dit la prostituée dans ce bar de Malaxian... Aryka secoua légèrement la tête tout en pressant le pas dans le couloir. Cette phrase continuait de courir dans son esprit. Cela prouvait bien qu'elle n'accordait que peu d'importance aux activités ou à la classe sociale de sa source d'information. Tant que cela était crédible... tant qu'elle avait réellement envie d'y croire. Comme une croisade contre le mensonge de la RFT. Tout était possible avec un vaisseau, non ? La jeune femme eu un léger rire, seule dans l'ascenseur qui permettait de descendre sur le pont inférieur. Bien sûr que non. Et elle savait bien que toutes ces pensées n'étaient pour le moment rien d'autre ; des songes, des interrogations, de l'imagination. Pour le moment, elle avait d'autres choses à faire avec l'Enilats. Il était inutile de se monter la tête, aussi grisante l'idée d'être capitaine soit-elle. D'autant plus que tout n'était pas encore réglé. Mais elle profitait du calme relatif de la cabine pour laisser vagabonder ses pensés. Ensuite...

Lorsque l'ascenseur s'arrêta et que les portes s'ouvrirent, Aryka resserra légèrement sa prise sur son arme à impulsion. Elle n'avait même pas besoin de s'adjoindre l'ordre de se concentrer à nouveau ; c'était automatique. Elle n'avait pas tout laissé sur Sparte, elle conservait une certaine discipline. Se changer les idées avant un affrontement oui, mais une fois que l'action était commencé il n'y avait plus que l'instant présent. Plus que la jeune femme et son but immédiat. Ou elle et ses équipiers, lorsqu'elle était encore accompagnée. Pour le moment, elle était seule. Ethan devait la rejoindre, mais seulement après s'être assuré que tout irait bien pour Akertas. Cursi était resté au poste de commandement, mais elle doutait qu'il puisse bouger pour le moment. Et de toute façon... son avis était encore mitigé à son sujet. Elle ne pouvait - ni ne voulait - pardonner sa tentative de viol aussi facilement. Mais cela ne le dispensait pas de se rendre utile pour autant. Ce n'était que comme ça qu'elle pourrait non pas oublier, mais le voir autrement. Le changement avait déjà commencé à opéré à cause de ce qu'Akertas lui avait dit à son sujet, ce qui l'avait décidée à le libérer, mais ce n'était qu'un grain de sable. Un pas fragile vers lui. A la moindre erreur de sa part vis-à-vis d'elle, ce serait fini. Il pourrait être certain que jamais plus il ne remettrait les pieds sur l'Enilats. Mais pour l'instant, elle n'avait aucune idée de la manière dont il allait réagir. Et c'était le cadet de ses soucis. L'important pour le moment était le hangar, et ceux qui pouvaient réellement y être utiles. Il y avait également Tinker, mais… Il faisait plutôt une gêne potentielle qu’une aide. C'était en partie pour cela qu'elle l'avait laissé à l'infirmerie. Elle n'avait besoin en cas de grabuge que de ceux étant capable de prendre soin d'eux-même. Et lui... était perdu, en état de choc depuis la mort de l'Ork de l'hôpital. Ce qui faisait une raison de plus pour ne pas l'emmener avec elle. Dans un flash, la scène que formaient le poste de commandement et la cabine du capitaine s'imposa à Aryka. Il n'avait pas besoin de cela en plus. D'ailleurs, la jeune femme n'était même pas certaine que le petit androïde soit fait pour la vie de pirate. On pouvait changer d'aspiration, mais... Dans tout les cas, ce serait sa décision à lui. Il faudrait qu'elle lui en parle, après. Elle s'était prise d'affection pour lui, alors la moindre des choses était de lui laisser le choix.

La nouvelle capitaine de l'Enilats III chassa ces pensés loin d'elle tandis qu'elle arrivait devant la porte du hangar. A tord ou à raison, elle ne considérait cependant pas avoir besoin d'aide. Il fallait passer en revue les différentes possibilité d'aide pour agir en conséquence, mais en l'occurrence étant donné le peu de certitude dont elle disposait vis à vis d'Ethan et du moment de son arrivée, mieux valait se considérer seule. Avec le vaisseau. A cette pensée Aryka sourit intérieurement, tout en tendant l'oreille. Elle avait repéré du coin de l'oeil le bouton commandant l'ouverture manuelle de la porte, mais elle n'avait plus besoin de cela. La jeune femme pouvait s'adresser directement à l'ordinateur de l'Enilats. Le privilège d'être capitaine. Et en toute logique, elle pouvait le faire depuis n'importe quel endroit du vaisseau, surtout dans un appareil de cette taille. Ce serait utile, car elle n'allait pas foncer tête baissée là où quatre personnes potentiellement hostiles l'attendaient. Oh bien sûr, s'il n'y avait que cette alternative elle le ferait. Mais il valait tout de même mieux faire preuve de prudence. Le cran fonctionne parfois, mais... pas toujours. Et elle n'avait pas la prétention de pouvoir se battre sans difficulté à un contre quatre. Il aurait été dommage qu'Akertas place mal sa confiance et que l'Enilats soit finalement effectivement perdu. C'était sa responsabilité.

Aryka se pencha légèrement vers la porte, ses cheveux roux retenus par un bandana tombant devant ses épaules. Elle entendait clairement des éclats de voix assourdis derrière la lourde porte pressurisée. Impossible cependant de comprendre un traitre mot de ce qui pouvait bien se dire. Un sourire désabusé se dessina un instant sur les lèvres de la jeune femme tandis qu'elle se redressait avec un léger soupire. Les mutins. A bien des égards des idiots. Et maintenant qu'ils avaient échoué, ils s'en prenaient les uns aux autres. Voilà ce qui arrivait lorsqu'on se révoltait non pas contre un mauvais chef, mais contre une situation. On se tirait les uns les autres dans les jambes, se mettant furieusement des bâtons dans les roues sans organisation. Ils pensaient faire mieux qu'Akertas, mais au final tout ceci n'était qu'un immense gâchis. Peut-être qu'au moins ils s'en rendaient compte et que c'était l'origine de leur dispute. Peut-être pas. Dans un cas comme dans l'autre, c'était bien trop tard. Et maintenant, il fallait régler ça.

« Enilats, quels sont les systèmes de sécurité présents dans le hangar ? »

Elle partait du postulat qu'il y en avait effectivement dans un vaisseau de cette envergure. En espérant qu'ils seraient utiles dans cette situation.

" Un ... ferrailleur ? pour ... pourquoi ? "

Un léger haussement d'épaule, un murmure qui pourrait passer pour un soupir.

" Il s'agit de structures humanoïdes non-organiques, animées et dotées d'une volonté propre d'origine inconnue, bien que s'assimilant à celle d'insectes, surtout quand ils sont en colonie. Comme ... des marionnettes vivantes. Plus ou moins ... "

Bien sûr qu'il savait ce qu'était un ferrailleur ! Comment aurait il pu aider Petite Fille à écrire s'il ne connaissait pas tous les mots ? Et puis, de toute façon, pourquoi est-ce qu'elle lui demandait ça ? Ils étaient dans une infirmerie, avec le capitaine qui n'allait vraiment pas bien, et Aryka était partie toute seule. Sans lui. Même Aryka ne voulait pas de lui ! Il avait cru qu'elle l'aimait bien, pourtant. Et elle l'abandonnait, elle aussi ! Comme ... comme ... comme qui, déjà ? Il ne l'appelait pas Petite Fille, avant de la perdre ...

" Comment ... comment est-ce qu'elle s'appelait ? Petite Fille ... Comment ... "

Sa voix avait décru progressivement tandis qu'il se renfonçait dans un des coins de la petite pièce métallique, ses yeux de neo-plexi comme embués, fixant un point de l'espace quelque part au delà du corps immobile d'Akertas allongé sur la civière.

Il l'avait perdue, et elle était peut être toute seule en ce moment, triste, apeurée, et lui, lui, il ne se rappelait même plus de son nom ?!

S'il avait suinté le désespoir il y a peu, c'était désormais un mélange de colère -contre lui même- et d'auto-apitoiement qui pouvait se faire sentir.

La réponse de l’Enilats ne se fit pas attendre. Elle résonne alors (faiblement hein, tout le vaisseau ne se met pas à retentir d’un coup).

Code:

Système de sécurité des hangars :

-   Tourelles  de défenses externes : opérationnelles
-    Porte du hangar et champs de rétention (le truc qui empêche que tout le monde s’envole dans le vide spatial quand on ouvre les portes du hangar)
-   Commandos de contre-abordage Alpha : désertion
-   Commandos de contre-abordage Beta : désertion
-   Canon statique à impulsion 6 et 7 : opérationnelles
-   Porte de sécurité du hangar
1 Fermée
2 Fermée
3 Ouverte (mal fonctionnement)
4 Ouverte (mal fonctionnellement)
5 Fermée

Les connaissances en aéro-spatial d’Aryka se mettent s’agitent alors. Elle se souvient bien qu’il existe une procédure qui permet d’éliminer rapidement et proprement les intrus à bord d’un appareil : faire le vide.
Autrement dit ouvrir les portes externes du hangar pour envoyer dans le vide Spatial tout ce qui se trouverai dans la salle.

Le seul problème c’est que pour éviter de faire une brèche dans tout le vaisseau il faut condamner les portes de sécurités du hangar et que certains de celle-ci sont justement impossible à fermée automatiquement (ça aurait été un peu trop facile).

En laissant passer sa tête dans le couloir qui entoure le hangar en créant une sorte de U inversé fort allongé, Aryka distingue clairement les deux portes laissées ouvertes.

En plissant un peu les yeux elle aperçoit vaguement que quelque chose à été inséré dans les charnières pour les bloquer … justement.

Cependant il semble aussi qu’il y a aussi une plus forte activité des insurgés de ce coté. Peut être est-ce seulement du au fait que les portes sont ouvertes et qu’on les entend mieux, peut être pas.

Du coté de l’infirmerie que se passe t’il :
Gam semble attristée par la réaction de Tinker, elle l’écoute et ne sait pas trop quoi lui répondre. Elle hésite, puis ne dis rien. Il semble insondable, perdu et abandonné à lui-même.

Pendant qu’elle saisit un appareil ressemblant à un petit thermomètre, elle s’adresse tout de même à lui :

Tu sais Tinker, moi aussi j’ai une petite fille. Elle habite sur la capitale, elle s’appelle Valérie. Elle à 11 ans depuis un mois. Et je n’ai jamais pu la voir autrement que par holo-vidéo … son père à rencontré une jeune fille superbe qui la convaincu de devenir notable et d’arrêter la piraterie.
Elle à réussit, je ne sais pas si je dois haïr cette fille pour m’avoir enlevé mon fils ou l’adorer pour m’avoir offert une petit fille quelque part.

Si tu as envie je pourrais te montrer une holo-vidéo de ma petite fille d’elle tout à l’heure et tu me diras ce que tu sais de la tienne ? Mais avant je dois encore soigner le capitaine, tu veux bien me passer l’épingle sécurisée que tu trouveras juste au dessus sur la tablette à coté de toi ?

Nous reparlerons plus tard des ferrailleurs …

La tête légèrement penchée sur le côté, la jeune femme écouta la réponse de l'Enilats. Elle notait ce qu'il disait à la fois pour un usage immédiat et pour le long terme. Ils allaient probablement faire un bout de chemin ensemble, alors mieux valait apprendre à se connaître. En temps normal il y avait donc deux commandos de contre-abordage. Dans un vaisseau de cette taille, il y en aurait du monde à recruter pour remplir tout les postes. Elle n'était même pas certaine qu'ils puissent commencer leurs premières opérations avec leurs effectifs au complet. C'était même peu probable. Aryka n'avait aucun moyen de connaître la situation à Agutrot, mais elle se doutait que les réactions seraient probablement... mitigées. Vegas avait tant fait pour eux, mais maintenant il n'était plus. L'équilibre des forces en serait profondément chamboulé. Il était déjà plus que précaire en temps normal... Les pirates seraient-ils prêts à reprendre sa quête ? Ou le fiasco de Malaxian les aura-t-il dissuadés de participer aux grands combats de leur époque ? Il faudrait sérieusement penser à ces questions, jauger le terrain au fief des pirates pour savoir comment elle présenterai son recrutement par la suite. La lie de la piraterie n'était pas compliquée à obtenir, il suffisait de faire miroiter des richesses à ceux sans le sous, aux idiots croulant sous les dettes, voire à ceux qui se cachaient d'une vengeance quelconque. Il y en avait tellement de ce modèle. A la base ils l'étaient presque tous, Agutrot était la terre d'asile des hommes et femmes aux passés troubles. Mais certains avaient suffisamment de plomb dans le crâne pour bien s'en sortir une fois arrivés et ne pas se faire d'ennuis en plus. La jeune femme avait été élevée dans le but de faire partie de l'élite. Elle avait gardé un certain... idéal. Elle savait ce qu'elle voulait. Restait à voir ce qui serait possible. Aryka n'abandonnait pas à la première difficulté, mais elle ne pourrait pas se permettre de perdre trop de temps. Il faudrait y réfléchir plus avant ensuite. Ce n'était encore que de vagues idées flottant à la lisière de son esprit. Pour l'instant... se débarrasser des parasites.

Tout d'abord, vérifier quelles étaient les portes restées ouvertes. La jeune femme jeta un oeil dans la partie du couloir qui tournait vers sa gauche, puis satisfaite elle reporta son attention vers l'autre côté du Hangar. Maintenant elle savait vers quoi concentrer ses efforts. Prudemment, elle se pencha vers l'autre passage, une main posée sur le mur devant elle, ne laissant dépasser que sa tête et une cascade de cheveux roux à découvert. Ce pouvait déjà être dangereux en soit. Aryka se tenait prête à reprendre appui sur sa main pour repartir à couvert, mais c'était visiblement inutile. Personne ne surveillait cet endroit. Un léger froncement de sourcils vint modifier son expression. Etaient-ils trop occupés à se disputer qu'ils en oubliaient même des règles de sécurité élémentaires ? C'était pitoyable. Bon pour elle, mais pas moins déplaisant pour autant. Les deux portes se tenaient devant elle, comme attendant qu'elle vienne les réparer. Mais ce n'était pas parce que les mutins semblaient ne pas prendre suffisamment de précautions qu'elle devait elle-même agir comme une idiote. Pas question de foncer tête baissée. Aryka plissa légèrement les yeux, détaillant les portes avec intérêt. Le problème était ainsi clairement visible. Le mécanisme était grippé par quelque chose inséré dedans, certainement du fait des mutins. Avec une surveillance en plus, cela aurait été parfait. Mais là... la jeune femme pouvait manoeuvrer à son aise. Peut-être étaient-ils trop absorbés par leur dispute, qui parvenait aux oreilles de la pirate avec un volume accru. Ou peut-être avaient-ils simplement trop confiance. C'aurait été idiot, alors qu'ils avaient perdu le navire, mais étant donné qu'ils avaient réussi à tout détruire avant... ils pouvaient très bien penser qu'il ne restait plus personne capable de leur mettre des batons dans les roues à bord de l'Enilats. La nouvelle capitaine était là pour leur montrer le contraire. A condition que les choses se passent comme elle l'entendait. Elle avait beau les mépriser, elle n'oubliait pas qu'ils étaient plus nombreux. Et donc potentiellement dangereux. Pas besoin de faire la même erreur qu'eux.

Quittant le couvert relatif de sa position, la jeune femme s'avança dans le couloir. Elle avait naturellement adopté une posture légèrement penchée en avant, longeant le mur, comme si elle voulait se faire la plus petite possible. Elle prenait son temps pour avancer, faisant attention à produire le moins de bruit possible en posant ses pieds par terre. Il y avait de toute façon peu de chances pour qu'ils l'entendent à travers leurs éclats de voix, mais ce n'était pas une raison pour chausser ses grands sabots. C'était le genre de situation où elle pouvait remercier sa petite taille et sa légèreté. Des bruits de pas légers - pas inexistants, Aryka était loin d'être une experte en discrétion - et le froissement du tissu de sa traîne frôlant le sol, voilà tout ce qui annonçait sa présence. Doucement, sa main gauche se serrait et desserrait comme si elle voulait l'assouplir. Son don de naissance s'avérait utile en de nombreuses occasions. La psy-activité en effrayait certains, mais Aryka se serait sentie démunie en de nombreuses occasions sans elle. Tout en progressant elle tendait l'oreille, tentant de capter les paroles des insurgés. La jeune femme poussa jusqu'à s'arrêter à un mètre de la première porte, collant son épaule contre le mur. Ses doigts étaient toujours fermement serrés sur son pistolet à impulsion, mais elle le gardait pour le moment baissé. Elle avait besoin de se concentrer. Lancer avec fracas une pierre grâce à la force de sa pensée ne demandait pas le même état d'esprit que d'extraire quelque chose d'un mécanisme sans bruit. Ce n'était pas insurmontable, loin de là, mais demandait tout de même une certaine focalisation. Comme de porter une pile d'assiettes à l'équilibre précaire.

Fixant son regard sur la porte suivante, la jeune femme focalisa son attention sur l'objet qui la bloquait. Aryka préférait garder l'ouverture la plus proche d'elle pour après ; si jamais elle ratait son coup et faisait trop de bruit en libérant la première elle espérait que les mutins se dirigeraient par là plutôt qu'à l'endroit où elle se trouvait, lui laissant ainsi une marge de manoeuvre. Peut-être même aurait-elle ainsi le temps d'enlever à la main ce qui bloquait sa porte, réussissant à fermer le hangar malgré tout. Il n'y aurait que quelques mètres à parcourir pour se faire. Une ombre passa sur le visage de la capitaine. Parfois, quelques mètres était trop. Mais il faudrait que ça aille. De toute façon, elle ne le saurait qu'en essayant. Levant sa main gauche, Aryka la dirigea vers l'objet de son intérêt. Ce geste n'était pas vraiment utile ; la force mentale suffisait pour utiliser ses pouvoirs, nul besoin d'autre chose que d'un contact visuel pour faire bouger quelque chose. Mais en l'occurrence, cela l'aidait, comme un viseur aurait pu le faire. Il fallait extraire doucement la pièce gênante de la porte, et l'accompagner jusqu'au sol pour la poser sans bruit. Sans pour autant totalement se détacher de ce qui se passait autour, en continuant d'être attentive. Là résidait la difficulté.

Gam sembait apaiser petit à petit les émotions qui faisaient rage en Tinker. Petite Fille ... Il la retrouverait. Et .. c'était peut être aussi celle de Gam ! Gam était gentille, sa petite fille devait l'être aussi ! Comme Petite Fille !

Mais ce pouvait aussi ne pas être elle. C'est vrai qu'il y avait beaucoup, beaucoup de petites filles dans le système. Aryka lui avait dit, quand ils s'étaient rencontrés, dans ce restau-commun de Malaxian. Et il n'avait toujours pas réussi à la retrouver ... Il n'était même pas capable de ça ... Inutile ... Il était ...

Non, pas inutile ! Gam lui demandait de l'aider ... Il devait donc pouvoir servir ... au moins un peu ? Il pouvait être utile !

Avec des gestes empreint d'une gravité exagérée, Tinker se saisit précautionneusement de l'épingle sécurisée qui attendait dans sa petite enveloppe de plastique stérile, et après trois petits pas, la tendit à Gam.

" Oui, je ... voudrais bien la voir. Je suis sûr qu'elle est très ... jolie. "